Ma vocation de peintre des dimanches.

Décoration Internationale, n° 74. Neuilly-sur-Seine.

Septiembre 1984

 

Parmi les projets, la remise à point du merveilleux auditoire Art Nouveau de Barcelona, une demeure seigneuriale et des logements sociaux.

Le premier est un projet très complexe, qui incluse la restauration du bâtiment de Domènech i Montaner, la terminaison libre d’une Église néoclassique et l’adition d’un nouveau petit bâtiment consacré aux services divers.

 La demeure évoque volontairement la maison d’un « indiano », c’est-à-dire d’un de ces catalans qui abandonnaient leur pays pour faire fortune en Amérique, d’où ils revenaient enrichis pour mourir finalement chez eux, non sans avant avoir construit de splendides villes, mi coloniales mi néoclassiques, tout au long de leur littoral.

J ‘ai essayé de faire de telle façon que le projet des habitations soit le moins « collectiviste » possible. Contrairement à d’autres ensembles, qui s’acharnent à recréer la ville dans chaque bâtiment (prétention, d’ailleurs à laquelle autrefois j’avis aussi succombé, j’ai tout sacrifié aux dimensions et à la qualité de chaque habitat, ainsi qu’à la dignité des façades publiques.

Les études de ces deux derniers projets sont réalisées à l’huile, ce qui m’a permis les innombrables –et désirables– « pentimenti » architectoniques.

Quelques uns de mes tableaux sont ici publiés pour la première fois. J’ai commencé à peindre il y a quelques années, a cause des effets thérapeutiques que cette activité exerce sur les névroses chez n’importe quel architecte qui essaye depuis un certain temps d’exercer a profession comme un art.

J’ignore encore aujourd’hui  quelle est la relation possible entre ces exercices personnels et l’architecture. Néanmoins, de l’ensemble de ces documents on peut extraire une conclusion assez claire : mon aversion pour le style moderne s’est pas ni opportuniste ni circonstancielle, même pas raisonnée; il s’agit plutôt d’un sentiment intime et durable. L’art qui prétend être d’avant-garde m’a toujours donné la sensation d’être obligé d’aller à l’école, et il m’a fallut bien des années pour finalement pouvoir déclarer sans crainte et sanas remords que j’ai décidé de faire indéfiniment l’école buissonnière.